L’alimentation est une activité de la vie quotidienne, il est donc naturel que les ergothérapeutes interviennent dans ce domaine lorsqu’il y a une perturbation.

En effet, certains enfants souffrent de troubles de l’oralité alimentaire = feeding disorder dans la littérature anglo-saxonne (appelés aussi syndrome de dysoralité sensorielle, phobie alimentaire, hypersélectivité, troubles de la déglutition…).

Marie Ruffier Bourdet (ergomums), ergothérapeute, formatrice et spécialisée dans les troubles de l’oralité alimentaire du bébé et de l’enfant les définit comme « un trouble qui apparaît pendant la petite enfance, il se caractérise par le refus de manger certains groupes alimentaires, textures, solides ou liquides pendant une période d’au moins un mois, entraînant une perte de poids, de croissance ou un retard de développement ».

Il peut se manifester par :

  • un dégoût,
  • une hypersélectivité alimentaire,
  • un refus des morceaux,
  • un refus de certaines textures, couleurs,…

Tous ces éléments créent un panel alimentaire très restreint. On parle de troubles de l’oralité lorsque le panel alimentaire d’un enfant de plus de 2 ans compte moins de 30 aliments (une carotte crue, cuite et en purée compte pour un aliment par ex).

La fréquence de ce trouble est souvent sous évalué, il toucherait selon certaines études de 13 à 50% de la population pédiatrique ordinaire. Chez les enfants atteints de Troubles du développement (TND), ce chiffre atteindrait 80%.

Pour les enfants atteints de Troubles du Spectre Autistique, les troubles de l’oralité alimentaire sont souvent en lien avec des troubles d’intégration neurosensorielle. Une estimation est donnée concernant la prévalence de ces troubles alimentaires chez les enfants TSA : on parle de 56% à 87%.